dimanche 30 septembre 2007

"A place out of the bible"

 Petit déj avec "Sagi" l'israèlien au même restaurant que tout les jours, j'y rencontre un couple avec qui je vais discuter sur le chemin de Nako (55rs), ils vont directement sur Rekong Peo, dommage, ils étaient vraiment sympa, lui israèlien (Tom) et elle allemande (Theresa), j'espère les recroiser en chemin. Ils me conseillent vivement d'aller à Rishikesh. (le titre me vient de Tom pour m'expliquer Nako)

On stoppe à Nako, le couple d'allemand (Cordelia et Manfred) et moi, le village est enchanteur, des chevaux blancs s'abreuvent dans une mare au pied de champs en plateau, un petit lac est niché sur le coté. Après déjeuner je monte m'isoler prés des stupas, j'écoute Jay Brannan et Jérémie Rose, je regarde les enfants jouer au criquet devant le monastère, et je me dis que je dois avoir un bon karma pour avoir le droit de voir tant de beauté.



Björk, The dull flame of desire, Oceania, je descends, Pagan Poetry, les chèvres sont triées dans les rues du village, c'est l'effervescence , je me pose près du lac dans le camp de tentes avec un coca, Cocoon, Hunter, je regarde le soleil disparaitre derrière les montagnes, Hyperballad, Unison, j'ai froid, je grave tout cela dans ma mémoire. C'est étrange, le ciel devient couleur pot de Danette au chocolat blanc, violet et blanc, et les nuages vraiment expressif, promis je n'ai rien fumé aujourd'hui.



En bref, je retourne à mon guest à l'entrée du village, réalise qu'il y a de la lumière partout sauf dans mon bâtiment, je demande pourquoi il m'a raconté que j'aurai de l'eau chaude avec l'électricité et que maintenant il me dit que l'électricité n'est pas branché dans son guest house. Je m'énerve (j'ai horreur qu'on me baratine), lui dis "pas d'électricité ça te fait rire bah pas d'électricité pas d'argent", je prends mon sac et part dans la nuit. Et c'est comme ça que pour 100Rs au lieu de 150Rs je dors cette nuit dans une grande tente où je peux me tenir debout sur le bord du lac. C'est la première fois que je suis confronté au mauvais esprit indiens dans ce coin. Ciel étoilé magnifique, bruit de la rivière, Lou Reed - Berlin, blablabla.

samedi 29 septembre 2007

Potato Soup

 Je me lève tard en attendant le soleil, pars me balader et chanter des tubes pop près de la rivière. Je me lave, mange avec les allemands de Dhankar et me pose au soleil pour lire dans l’enceinte du vieux gompa, et puis je retourne sur le toit du guest mais il y a trop de vent, je fais un tour dans le village, y’a vraiment rien à faire ici, pour la première fois, je m’ennuie. Je m’assoie sur les marches devant la porte du guest, c’est finalement le coin le plus animé et un peu à l’abris du vent, je regarde les quelques touristes (principalement indiens) entrer et sortir du vieux gompa et repartir en jeep.



Je rencontre un jeune israélien aux yeux bleus avec qui je fume des pètes sur le toit, il est en Inde depuis 6 mois et ne rentre pas avant février, ça donne des idées.



vendredi 28 septembre 2007

Fenêtre sur Himalaya



 J’ouvre un œil et la vallée brumeuse m’entoure, il neige, je décide de rester au lit jusqu’à ce que le soleil arrive sur les fenêtres à ma gauche, les allemands m’apportent un tchai au lit et me rappellent que je suis en vacances. Rien qu’en regardant par la fenêtre, je voyage déjà.



Je bronze un peu en regardant les ouvriers s’activer sur le nouveau gompa et les bonzillons courir partout, il est 8h. Je finis par monter à l’ancien monastère, la vue est époustouflante, je vois le parcours que j’ai effectué hier, plus jamais. Les bonzes sont en plein puja, je me pose au soleil pour les écouter mais 3 français grossiers et irrespectueux, le genre à se rendre au spectacle de Laurent Gerra et à voter sarkozy, bien gras quoi, débarquent. Les français sont vraiment des blaireaux quand même. Malgré tout je profite de leur jeep pour me rendre à Tabo, ils me demandent 100Rs. Ils ne sont pas bien méchants, mais il faudrait tuer les français de plus de 40ans (sauf mes parents).

La route ressemble à celle que l’on voit dans les westerns. Je prends une chambre au Millenium Monastry Guesthouse (100Rs) tenu par le monastère, c’est propre, calme, dans un bâtiment à façade vitré avec une mini cour intérieure couverte, collé au vieux gompa (inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO) et entouré de champs de pommiers couverts de grosses pommes rouges.



À peine arrivé le ciel se couvre et le vent se lève, je mange un aloo gobi avec des chapatis, il est 13h30, temps parfait pour une journée musée. Ça tombe bien, les temples du gompa de Tabo, construits entre le Xème et le XVIème siècle, et d’une architecture totalement différente des autres (pensez huttes en torchis du Mali), abritent « certains des spécimens les mieux préservés d’art indo tibétain » au monde. Oh putain, je suis impressionné, le style change d’un mur à l’autre, c’est moins formel que ce que j’ai pu voir jusqu’à présent (lire : moins chiant), et d’une beauté minutieuse. (interdiction de prendre des photos)

Mot-clef du jour : lampe torche.

Quand je sors il pleut, je me réfugie au guesthouse et dors un peu, il fait un froid glacial dans ma chambre, j’aurai du m’acheter une couverture en pashmina à Leh, mais j’en veux une lit de vin, comme celle des bonzes (et puis je n’ai pas les moyens pour un pashmina).

Je mange de la purée et des frieds momo patate/fromage, j’ai un peu mal au bide, je commence à rentrer, j’ai des crampes d’estomac et bien sur j’ai oublié le PQ dans la chambre, maintenant de violentes crampes douloureuses à l’anus, j’arrive aux toilettes à temps. Je lis Beloved avant de dormir.



jeudi 27 septembre 2007

No trek for me, thank you.

 Grand soleil, enfin, je passe la matinée dans ma chambre à m’exposer l’entre jambe, habillé quand même, il ne fait pas bien chaud. J’ai envie d’essayer de caser une petite semaine de plage dans mon itinéraire.



Bon, pas de bus à 14h comme prévus, je discute avec des touristes indiennes qui voyagent backpaker (si ça c’est pas un changement de société) et fini par partir en jeep commune avec 2 d’entre elles pour Silching, qui est le bled d’où on accède au Dhankar Gompa, si on a la chance de trouver une jeep qui y grimpe car il n’y a pas de bus. Tout d’un coup la jeep stoppe, je vois un gompa perché en haut d’une montagne escarpée genre super loin quoi (voir flèche rouge), et là le chauffeur me dit que c’est le raccourci…



Ok, me voilà bazardé au milieu de nul part à devoir gravir une montagne sur 8kms. J’ai un peu cru mourir, surtout quand tu ne sais pas trop où tu vas vu qu’il n’y a aucune indication du chemin. Au début y’a bien un papi qui a voulu m’indiquer par où passer mais bon il ne faisait qu’agiter sa main vers le gompa quoi.

J’ai quand même fini par arriver après avoir croisé le cadavre de Demis Roussos qui s’est révélé être un âne en fait. Je me suis installé dans le dortoir du nouveau monastère après avoir été invité à boire un thé dans une maison traditionnelle du village, 100 Rs pour la plus belle vue du monde par des fenêtres qui vont du sol au plafond et couvrent toute la surface des murs, juste avant de presque faire une crise de nerfs au moment où je me suis tordu le genou et ai alors rigolé et faillis chialler comme Britney à du le faire après sa prestation désastreuse aux MTV Award de cette année.

Je me couche à 20h après un dal rejoins dans le dortoir par un couple d’allemands d’une 50taine d’année venu 6 mois en Asie pour trekker et non pas ce bel indien ténébreux à la table d’à coté, damned. La vue de nuit des montages éclairées par la pleine lune est presque irréelle, ça ressemble à un décor de théâtre.

Je trouve cela classe qu’ils aient laissé la vue au dortoir plutôt qu’aux chambres plus chères.



mercredi 26 septembre 2007

The Dalaï Lama’s Flip-Flop.





 Le bus pour le gompa de Ki et le village de Kibber (4205m) passant le soir à 17h et revenant le matin (ce qui est assez compliqué pour visiter) je profite encore un peu de l’amabilité de mes 3 40tenaires gays. C’est absolument sublime. Ils nous font même visiter les appartements que le Dalaï Lama a occupé lors de sa dernière visite, même ses tongues sont entourés d’une écharpe à prière blanche.





En revenant en début d’aprèm je leur souhaite bonne route et passe faire mon inner-line permit qui permet d’accéder pour un temps limité (7 jours) à la vallée du Kinnaur, les flics m’ont même offert le thé, celle-ci se trouvant en zone sensible à la frontière du Tibet.

La Spiti est en effervescence pour la venue du Dalaï Lama l’an prochain et de nouveaux monastères sont en constructions un peu partout.




mardi 25 septembre 2007

Emotional Landscape



 Je suis à la gare routière à 6h45 mais on m’indique que le bus n’est qu’à 8h (on m’a encore filé de mauvaises infos). Un bus pour Gramphu, à 2h d’ici, où je suis censé prendre un autre bus qui fait Manali-Kaza, mais voilà, il est déjà passé aujourd’hui.

Pendant ces 2h qui se transforment rapidement en 3 je sympathise avec un couple gay de jeune israéliens (21 et 26 ans), c’est impressionnant le nombre de gay que je croise ici, c’est étrange, malheureusement, comme la folle australienne du bus Leh-Keylong qui ne parlait que du second hand shopping qu’il avait fait à Leh, aucun n’est baisable. Ils me donnent quand même grave envie de voyager en couple.

Je me retrouve donc à cette jonction face à 2 cabanes en pierre et l’étrange impression que je vais y passer la journée. Et la je vois ce qui ressemble à un vieux gay californien d’une 40taine d’année, il va justement à Kaza mais je dois négocier ma place dans la jeep avec un couple de gays israéliens qui organise ce trip. Ils ne sont pas super chaud au début mais je sors mes yeux de biche abandonnée et mon sourire Colgate, me voilà embarqué pour un Priscilla Folle des montagnes assez sympa. Ils ont prévu la visite du lac Chandratal en chemin que je n’aurai pas vu sinon, c’est sublime. Je mets Joga de Björk et explose de sensation devant cet endroit magique.



On arrive sur Kaza assez tard. Après pas mal de galère pour trouver une chambre j’en prends une à 150Rs à coté de leur hôtel à 600Rs. On parle littérature devant un plat de veg noodles dégueux avant d’aller dormir.

J’étais censé faire le trajet d’une 10zaine d’heure en choppant un camion sur une route de merde et que je me souvienne on en a croisé aucun en chemin. Putain merci ma bonne étoile, qu’elles étaient mes chances de tomber sur une expédition de gays au fin fond de l’Himachal Pradesh.



lundi 24 septembre 2007

Rien

 Ah si, j’ai été chez le coiffeur et ce soir je tente de la viande avec des mutton momo devant la finale du championnat de criquet entre l’Inde et le Pakistan ou forcement je n’ai rien compris et ai lâché l’affaire rapidement.


dimanche 23 septembre 2007

Idian Idol

 Je me lève le plus tard possible passant de l’éveille au sommeil toute la matinée, j’ai rêvé que mes parents étaient Madonna et Guy Richie et qu’ils me donnaient leur maison qui se trouvait dans un super marché géant, cachée derrière le rayon surgelé depuis des années, avec un jardin et entièrement modulable mais de style Tudor.

J’ai fini Lullaby de Chuck Palahniuk en anglais, c’est vraiment bon, comme d’hab, mais la fin laisse un goût d’inachevé. Après un tour dans le blèd (qui ressemble à un bled de montagne le dimanche) et un dum aloo kashmiri (pomme de terre fourrées en sauce/40Rs) et un garlic nan (10Rs) je retourne à l’hôtel prendre un baquet d’eau bien chaud et commence Beloved de Toni Morrison me séchant au soleil qui est enfin revenu.



Je vais un peu sur le net, bouquine dans ma chambre, il fait vraiment froid ce soir, je sors manger et me pose devant un soap indien sur la vie des dieux méga ridicule (Sai Baba) sur la chaîne StarPlus et un bout de Men in Black en hindi, c’est toujours étonnant de voir ces pubs qui présentent une inde propre et occidentalisée qui n’existe pas.
Je rentre au resto de ma guest juste à temps pour larver devant la finale de Indian Idol, youpi.



samedi 22 septembre 2007

Not cranky, grompy ou Yeux vert.

 J’arrive à la bourre pour mon bus, il est 4h30, je saute dedans, ça commence bien c’est un bus semi deluxe (ce qu’y veut dire avec des roues je pense) du coup je n’ai aucune place pour mes jambes et ils font monter du monde à craquer. Ajouter à ça la musique indienne de merde à fond, la route pourri, mon voisin qui passe son temps à me tomber dessus, un temps de yak , le fait de rouler au bord d’un ravin plein de carcasses de camion, je ne vous parle même pas de la partie de nuit, et vous obtenez le pire voyage en bus de l’univers. Bon j’exagère mais j’en sort juste, il est 20h30, et j’ai envie de tuer quelqu’un tellement je suis sur les nerfs.



Sinon c’était joli comme le grand canyon un jour de pluie, il a neigé à un moment aussi, c’est rigolo de regarder les changements de sens dans la pierre, et ayé j’ai pissé dans les 3 cols carrossables les plus hauts du monde, youpi. Je commence à douter de mon plan de faire les vallées de la Spiti, Kinnaur et Sangla, j’ai peur qu’il fasse froid, je verrai comment évolue le temps ici sur Keylong demain. (Chambre 150Rs)



Je me regarde dans le miroir avant de me coucher, j’ai les yeux verts, finalement ce n’est pas le soleil mais la colère qui les faits virer.



vendredi 21 septembre 2007

L'équipe junior de water polo.

 Je me lève tard, je pense au voyage de demain qui va être rude, je dois être à la gare routière à 4h du matin. Je quitte le Guest après une longue douche vraiment chaude et m’être rasé, vers 12h, au cyber où je vais copier mes photos de Leh et de la Nubra je me rends compte que j'ai oublié le cordon de l’iPod. Je traîne sur Main Bazar, certains Indiens sont vraiment mignons et pour une fois leur style ne tue pas tout. Sur une des terrasses où je mange des potato momo fries je croise Greg, le Maltais d'hier, on passe l'après-midi à parler politique, Inde et autres trucs.

Je finis par copier mes photos sur cd et iPod, envoie un email à tout le monde pour prévenir que je serai loin du Net pendant 2 semaines. En sortant du cyber je vois un groupe d'une trentaine de gamins entre 17 et 20 ans, tous trop musclés pour leur âge, avec une majorité d'yeux bleu et un accent anglais, les 3/4 vraiment mignons. Merde pourquoi je pars cette nuit moi.

C'est bizarre mais Leh est un peu comme Bangkok ou Katmandou je suppose, la ville est sympa, rien d'extraordinaire, et pourtant c'est là que tu restes le plus longtemps, là où tu rencontres d'autres travelers, tu fais du shopping, mange des pizza, te sens vraiment en vacances, peux te relaxer à une terrasse avec ton iPod sans attirer l'attention, juste oublier que tu es à l'autre bout du monde pour quelques jours avant de reprendre la route. J'ai envie de voir à quoi ressemble la bite des Indiens.

Je mange avec les 3 d'hier dans un resto pour riches Indiens vraiment propre, on discute voyages en regardant les ânes se courir après par les baies vitrées.


jeudi 20 septembre 2007

Long day, ou So Blase.

 Je vais mieux, levé tôt je me rends à l'arrêt de bus pour réserver mon billet pour Keylong (440 Rs), demain il n'y a plus que des places aux derniers rangs, j'en prends donc une pour après-demain, le 22. Un petit touriste mignon me mate, dommage on ne prend pas le même bus. Je vais à Tchiksey avec un Maltais homo d'une 40aine d'années rencontré en chemin.



Le gompa est sublime, on y passe la matinée à écouter les prières tibétaines. J'y rencontre une Française qui voyage pour 1 an et demi et sa mère qui l'a rejointe pour 1 mois. On passe l'après-midi tout les 4 à visiter Shey qu'on a rejoint à pied en croisant les gamins des écoles du coin. La vallée de l'Indus est vraiment belle, on retourne sur Leh exténués, petite lasagne et au lit.




mercredi 19 septembre 2007

Sick

 Réveil vaseux à 6h, je décide de dormir plus longtemps, à 12h je sors difficilement du lit pour me rendre compte que c'est le jour où je suis malade que je n'ai plus de PQ et qu'il n'y a pas d'eau dans le guest. Je sors prendre un pancake banane sur une des terrasse de Main Bazar, je voulais faire le tour des gompas aujourd'hui et partir demain pour Keylong mais je me sens exténué, je repousse donc le tout et verrai comment je me sens demain.

Je passe l'après-midi allongé à regarder des épisodes de The West Wing. Avant d'aller bouquiner au lit je prends des vegetable momo fries (raviolis tibétains cuits à la vapeur ou fris) et un garlic nan.


mardi 18 septembre 2007

Wake Up.

  Je me réveille sur les coups de 6h11 alors que j'avais réglé le réveil à 7h, ici ça m'arrive tous les jours. Je descends prendre mon petit dej, personne n’est levé, et je file vers 7h voir le gompa qui surplombe Diskit où l'on a dormi, je préviens les 4 de ma jeep (on a splité en 2 hier pour le voyage) ils me disent qu'ils me rejoignent dans un demi-sommeil.

Sur le chemin j’écoute Arcade Fire Funeral, le soleil frise encore les pics de montagnes, j'ai les larmes aux yeux, arrivé en haut je discute avec un bonze nomme "Lopsa" (ça ne s'invente pas) qui a voyagé en Europe de l'incapacité de beaucoup ici d'imaginer mon monde.



Je me pose pour la prière chantée du matin (puja), c'est enivrant. Comme prévu par nos chauffeurs j'arrive au guest à 9h pour partir à Hunder, tout le groupe de Belges est dans la cour avec Scott l'Amerloque et Alexandro la folle italienne, je me dis chouette tout le monde est prêt on va pouvoir partir. Nonchalamment ils me demandent combien de temps dure la montée, 30 minutes environ et sur ce ils partent tous vers le gompa, comme s’ils attendaient mon retour pour y aller au lieu de m'y rejoindre. Je suis passablement agacé, préviens le chauffeur que je ne vais pas attendre ces "lazy bastards" 2 heures et part à pied sur la route au pas de charge en écoutant The Hives et maudissant les gamins de 20 balais.



Je croise un tracteur qui me prend en stop, 4 km de Hunder je descends et me pose pour rêvasser et écrire sur les dunes de sable. Je mets Antony and The Johnsons I'm a Bird Now, je suis seul dans le désert à la frontière avec le Tibet, je joue avec mon ombre et mon paréo dans le vent, putain je vole.



Ils finissent par passer, on va sur d'autres dunes, je m'isole en écoutant Lou Reed, je déteste l'effet groupe et d'être obligé de suivre cette bande d'ados. Je commence à ne plus pouvoir les blairer. On stoppe pour visiter un autre monastère et là on se rend compte que l'autre jeep ne nous a pas attendus et est partie avec 3 personnes alors qu'on est 7 dans celle-ci. Le chemin du retour est une torture, j'ai mal partout et une bonne nausée. Je me demande pourquoi j'ai toujours des problèmes avec les Belges et qu'avec les Belges finalement, je crois qu'ils ne connaissent/comprennent pas le second degré.

On se quitte devant l'agence de voyage, je suis enfin seul.


lundi 17 septembre 2007

J’ai pissé à 5602m d’altitude dans le col carrossable le plus haut du monde.

 Finalement le pont qui mène au Pangong Tso est tombé à l'eau donc on se rabat sur la vallée de la Nubra avec ses dunes de sable genre Sahara et sa verdure au milieu d'un désert de pierre.



Sur la route c'est surprenant de voir les couleurs changer, on passe de montagnes de pierres rouges à vertes, violettes, oranges, jaunes, grises, le tout en faisant les cons sur de la musique de merde dénichée par notre chauffeur du genre "boys, boys, boys" de Sabrina, ou la BO de Prêt à Porter.

On arrive assez tard après avoir poireauté 3h à Leh pour la jeep. On se met la tête au wisky/pepsi et au vieux rhum/thé vert au son de l'iPod, bonne soirée qui se finit en regardant la voie lactée comme d'hab.


dimanche 16 septembre 2007

Lazy day 1

 Aujourd’hui j’ai décidé de ne rien faire, je lave encore du linge, et je lis Lullaby de Chuck Palahniuk, et j’écoute Cat Power, et je regarde les montagnes qui entourent Leh et le Palais qui domine la ville et qui ressemble à celui sur la couverture de Tintin au Tibet, et je regarde les monts enneigés de l’Himalaya au loin en me disant que 25 euros c’est finalement pas si cher que ça pour le Ganesh en 3 métaux que j’ai vu hier soir.

Dans le shop où je l’achète je croise le couple d’Anglais marrants du bus Srinagar-Leh, on fait un tour dans l’arrière-Leh qui ressemble à la lune. Je veux définitivement habiter en Grande Bretagne. J’achète un tissu pour la future chambre de l’enfant de meilleure amie (250 Rs)

Ce soir j’ai rendez-vous avec les 3 Français de Srinagar et les 2 de Lamaruyu pour dîner.

Hier c’était la fin officielle de la saison, la plupart des magasins et des restaurants sont fermés, et les rues vides, il va falloir que je pense à partir.

Vers 18h je tombe sur Scott, un Américain croisé au Ladakh Festival, il me propose de partir demain en jeep avec plein de gens pour le Pangong Tso, un lac de 130km dont les ¾ sont au Tibet super galère d’accès car pas de bus locaux pour s’y rendre et soit disant sublime, normalement c’est genre 55 dollars la journée et là c’est 1000 Rs (20 euros) pour 2 jours.

Je finis la soirée devant un match de criquet avec les Anglais à raconter des conneries.


samedi 15 septembre 2007

Not in India.

 Pas de courage aujourd’hui, je me réveille vers 6h mais décide de me rendormir, vers 10h je me lève, fais une lessive, pars prendre un pancake banane, et pense à ma meilleure amie dont c’est l’anniversaire. Le Karzoo Guesthouse est vraiment calme et j’ai négocié 100 Rs pour une double seul.



Je n’aime toujours pas trop Leh mais par contre j’aime les conneries qu’ils vendent et ça c’est une mauvaise nouvelle. J’ai déjà acheté un éléphant en fer pour 300 Rs (les autres vendeurs proposaient le même genre pour 1000 Rs donc je n’ai pas trop marchandé quand celui-ci m’a sorti 350 du premier coup « Good luck price », j’ai été pris de court) qui fait plus africain/Dali que ladakhi mais semble venir d’une tribu du Zanskar, et vais donc acheter d’autres trucs que je vais devoir me trimballer pendant 2 mois et demi.

Je me rends au terrain de polo voir la clôture du Ladakh Festival sur le coup de 14h, plein de gens sont là depuis des heures en plein cagnard mais pas les touristes qui ont un coin à l’ombre réservé avec des chaises et même de la bouffe gratos, c’est assez étrange, on est même remerciés de notre apport au Ladakh (sic) plusieurs fois au micro en Anglais.

Au bout de 2h j’en ai marre des danses traditionnelles en costume et décide de retourner à l’hôtel finir ma lessive. Dans Main Bazar je croise les 2 Français qui étaient restés un jour de plus à Lamaruyu, on passe vite-fait sur le Net, j’envoie juste un email à L.

Ce soir on fait péter la pizza a 140 Rs (environ 2€50)


vendredi 14 septembre 2007

Oublier Internet.

 Je grimpe dans le bus pour Leh (150 Rs), 5h de tape-cul au dernier rang, cette partie de la route est vraiment plus chiante, mais le paysage est beau, ça ressemble par moment au Grand Canyon et à d’autres à Death Valley aux USA aussi. Sur la route on croise des ouvriers qui réparent la voirie, en plein soleil, en bouffant de la poussière, je crois que je viens de voir le pire boulot au monde (avec glaneur de décharge et comptable bien sûr)



Première impression sur Leh : Je n’aime pas trop.

*

Finalement tout allait bien jusqu’à ce que je me connecte dans un cybercafé, j’avoue que de lire pour unique commentaire un truc comme quoi je suis illettré m’a un peu fait chier, je me casse le cul à taper sur des claviers de merde en QWERTY, sans accents, dans des cybers qui puent, sur des ordis pré-Windows 95, avec une connexion pourrie, où je passe 3h, et en plus je paie genre le prix d’une nuit d’hôtel de l’heure pour que quand je me connecte après 5 jours sans net je tombe sur ça ? Ouais, ça n’en vaut vraiment pas la peine.

Je suis une tache en orthographe, voilà, je n’y peux rien, ça me culpabilise depuis le CM2, et ce n’est pas ici que j’aurai le temps de chercher mes mots dans un dico ou même de me relire.


jeudi 13 septembre 2007

Julè !

 Je me réveille vers 5h45, c’est le crépuscule, on avait prévu de remonter sur la colline regarder le lever du soleil mais les Français sont malades donc j’y vais seul, je monte au chant des bonzes. Sur la descente je me chante Brigitte Fontaine Demi Clochard, ne me demandez pas pourquoi.



Je retourne au resto d’hier (Ragon guesthouse et Garden Restaurant) me prendre un pancake banane, il y a des yaks dans les rues. Balade dans la vallée au pied du village qui est un ancien lac gelé, je marche au milieu des champs de blé en plateau, croisant des chèvres, ânes, moutons, vaches et quelques locaux au travail, jusqu’au lit de la rivière, c’est juste dommage que mon iPod soit à plat aussi.

Sieste, re-balade mais de l’autre côté au son des paysans qui "écossent" le blé en chantant ou sifflant des rengaines envoutantes. Hier j’ai appris à dire bonjour, merci, s'il vous plait et au revoir en Ladakhi, c’est pratique, ça se dit "djulé".



Bon bah Lamayuru c’est juste trop beau, on se croirait dans un Disney tellement tout est joli, les gens te disent jule dans la rue, de temps en temps la sérénité du lieu est troublée par un âne qui crie à la mort ou les couinements des freins des camions qui ressemblent au cri des mouettes, et si il y avait Internet je serais peut-être resté plus longtemps.

Je siffle Wanderlust de Björk en m’exposant aux derniers rayons de soleil, mon mal de crâne ne part jamais bien longtemps mais je suis bien. Demain Leh.




mercredi 12 septembre 2007

I Have Lost My Origins.

 On remonte dans le bus à 5h du mat, je m’écoute du Massive Attack, Arcade Fire et Radiohead Hail to the Thief en regardant le soleil se lever sur l’Himalaya, je suis subjugué, c’est sans doute le plus bel endroit sur terre, je pense que tout le monde devrait arrêter ce qu’il fait à l’instant-même et venir me rejoindre sur cette route.



Vers 10h on se stoppe à Lamayuru (3390m) qui est à 5h de Leh, avec un couple d’Allemands et 2 petits Français après avoir passé un col à 4147m (Fotu La).



Il fait super froid sur la route mais un soleil de plomb à Lamayuru, certaines montagnes ressemblent à de la peau d’éléphant, ridée et grise. La ville est paisible, on se pose dans nos chambres à l’hôtel Shangri La (150 Rs) qui donnent sur le Gompa (monastère). Floriant, Valère et moi partons à l’assaut de la colline ornée d’un petit stupa avec drapeaux de prière au vent qui surplombe la ville, la batterie de mon appareil photo étant vide et vu qu’il n’y aura pas d’électricité avant 19h30 je suis assez frustré, mais le spectacle me le fait vite oublier.

On entre regarder le coucher de soleil, inexistant vu qu’on est à la montagne et qu’il se contente de se cacher derrière un pic, sur le toit de la guest, je finis le livre de William Sutcliffe qui est sympathique mais pas génial non plus.

Après un bon dîner dans le bas de la ville retour sur le toit pour regarder le ciel étoilé, il n’y a pas de lune, c’est impressionnant, je n’ai jamais vu un ciel aussi beau, il y a une étoile filante toute les 30 secondes, je suis sur le toit du monde.

*

Je ne suis parti que depuis 1 semaine et j’ai l’impression que cela fait des mois, j’ai du mal à me poser calmement, tout m’excite, j’ai envie de tout voir, de courir vite, j’ai la sensation de rattraper tout le non-vécu de ces dernières années où ma vie a été assez fade au final, c’est marrant que cette période ait commencé au moment de l’ouverture de mon blog, ou alors j’ai juste rencontré les mauvaises personnes, je suis heureux que cette page de ma vie soit tournée, je me sens enfin libre (et un peu barbouillé quand-même mais rien de grave)



mardi 11 septembre 2007

NeimaD au Tibet

 7h30, je suis à la gare routière, j'y rencontre un tas d'européens avec qui je vais passer les prochaines 24h.

12h jusqu'à Kargil, on dort tous sur place dans un dortoir crade trouvé par nos soins, tour de la ville, petit repas à 10 devant un documentaire en Allemand sur des vulcanologues japonais, on se marre bien.

Mais revenons-en au plus important: La Route.
Je pense sincèrement que cette route qui traverse le grand Himalaya de Srinagar à Leh mérite à elle seule un voyage en Inde. C'est grandiose, on passe un col à 3529m (Zotji La), il caille dans le bus et malheureusement il pleut mais ça reste sublime, j'en ai à plusieurs reprises le souffle coupé, le paysage change radicalement d'une vallée à l'autre, je mitraille, j'écoute Vespertine de Björk, c'est un bonheur.



Sur la photo en bas à gauche la ligne horizontale de petits points noirs est constituée de vaches, pour vous donner une idée de la perspective. 5 checkpoints des passeports.




lundi 10 septembre 2007

"It's lovely my dear, don't you think ?"

 J'ai quitté mon houseboat un peu trop cher (250 Rs la première nuit puis 500 les 2 suivantes, bouffe incluse, j'ai payé plus surtout pour qu'ils me foutent la paix) pour un hôtel miteux derrière le Dhum Dhum Hotel sur Dal Gate histoire d'être près de la gare routière demain matin vu que je pars pour Leh (645Rs)

Aujourd'hui j'ai décidé de sortir de la ville pour la journée malgré la venue de Sonia Gandhi. Je vais à Gulmarg, un peu plus haut dans les montagnes. Je galère pour arriver à la gare de bus locaux Batamaloo où je me rends à pied sans me douter qu'elle est vraiment éloignée, je visite du coup la ville moderne.

Batamaloo ressemble à un bidonville sans les bidons, autant le reste de la ville est plutôt propre autant ici c'est l'Inde dans son pire aspect.

La route est belle malgré le manque de place pour mes jambes, 2 gars me tapent la discute et pour une fois ça va plus loin que les "Where you from are ?" et autre "What's your good name ?". Ils doivent avoir dans les 20 balais, un a les yeux verts et est pas trop mal, au moment de son stop il me supplie de le suivre mais je préfère décliner, je ne comprends toujours pas trop ce qu'ils me veulent.



Arrivé à Talmarg où je dois prendre une correspondance un gars louche indiqué par le conducteur du bus prétend qu'il faut louer une jeep car il n'y a pas de bus et tente de me vendre des tours dans la montagne, je refuse, il essaie alors de m'attirer à l'écart soi-disant pour un contrôle de police derrière les baraquements, merci papa et maman de m'avoir doté d'un cerveau.

Le temps est mauvais et Gulmarg ressemble juste à une station de ski basse altitude en saison creuse, avec son téléphérique des années 70 et partout des Indiens friqués de Delhi qui parlent Anglais entre eux quand tu es dans le coin et se demandent à haute voix comment cet endroit peut être si peu cher (en sachant que le tour en œuf coûte 200 Rs/4 euros ce qui est beaucoup pour un Indien normal). C'est sympa quand même de voir des maisons gipsy sur la descente.

La route du retour est dure, j'en ai vite marre, les 3h de l'aller étaient passées plus rapidement. Arrivé en banlieue de Srinagar je vois plein de gamins qui jouent avec des sacs plastiques dans le vent, ils ont l'air de s'éclater, je propose des stages comme pauvre en Inde plutôt que des maisons de redressement fermées.

J'ai vu deux chevaux morts ou agonisants sur la route aujourd'hui.

*

Il y a un truc marrant avec les militaires ici, bon déjà ils sont suréquipés et n'ont vraiment rien à envier aux nôtres, mais ce qui est surprenant est qu'au premier abord ils te dévisagent impassibles et assez durement mais dès que tu leur souris ils s'illuminent comme des enfants devant le père noël un sachet de crack.


dimanche 9 septembre 2007

Paradise on Earth.

 Je me réveille tôt, c'est devenu une habitude, même nase je suis motivé par l'excitation de découvrir de nouvelles choses.

Je monte voir le temple hindou en haut de Shankaracharya Hill en rickshaw, la route est assez longue mais calme et fraiche, la vue est sublime mais un peu gâchée par ce brouillard qui est là depuis hier matin. Il est interdit de prendre des photos du et depuis le temple, je me fais gentiment draguer par 2 femmes militaires et principalement par une nommée Nina une Hindoue qui ressemble étrangement à la Nina de Urgences.



Il est 9h20 et le soleil tape bien déjà, je vais passer 3h sur le Net pour vous, en sortant tout le monde me propose des prix exorbitants pour me rendre aux jardins moghols au nord du lac, je décide de repasser sur le houseboat et croise le bateau des 3 Français qui le quittent, on décide de se partager un rickshaw à 4 pour 250Rs.

Le Nishat Bagh est sympa et Shalimar Bagh joli, mais je ne pense pas que ces jardins vaillent spécialement le coup si on a peu de temps à consacrer à Srinagar. Dans Shalimar Bagh 3 Indiens du style gentleman du temps des colonies nous offrent le thé, ça aurait pu être un échange intéressant mais ça se finit par un ramassis de clichés nationalistes sur l'Inde éternelle et le fait que le Cachemire est le paradis sur terre (ce qui est fort possible après tout).

Sur le chemin on croise de très belles rizières sèches et des tribus des montagnes surement venues vendre leur laine.

Je suis mes Français pour un tour dans la vielle ville où le coucher du soleil rend les bords de la rivière Jhelum encore plus beaux, le rickshaw que l'on prend au retour est tapissé de mecs torse nu, visiblement être homo à Srinagar ça ne se cache pas.




samedi 8 septembre 2007

Je crois bien que toutes les vaches d'Inde ont la chiasse.

 Réveil aux aurores, j'écoute le chant des muezzins qui se font écho dans la vallée. Ca fait du bien d'être dans un endroit aussi paisible après la cohue de Delhi. Depuis mon houseboat je vois le fort qui surplombe la ville et les montagnes qui entourent le lac, le ciel est limpide mais les alentours brumeux, il est encore tôt.

Je fais une rapide lessive, décide de me raser la barbe, et pars pour la terre ferme vers 7h avec un père qui amène sa fille à l'école. Pour le moment les cachemiris sont plutôt cools, tu es clairement un portefeuille sur pattes mais aucune agressivité contrairement à leur réputation de pires emmerdeurs du sous-continent. La lumière est vraiment sublime, et puis merde ils sont vraiment mignons les cachemiris.



Je reprends ma route en me demandant ce qui trancherait le mieux avec ce que je vois, je fous la reprise de Move On Up de Curtis Mayfield par Kanye West dans l’iPod, de toute façon j'ai l'air d'un gros con de touriste donc pourquoi ne pas en profiter pour leur montrer comment je suis chez moi. Bon j'ai arrêté rapidement, je n'entendais plus les gens me dire bonjour et me demander d'où je viens.

Il y a des militaires partout et des postes de contrôle à chaque intersection, bizarrement je trouve cela réconfortant, je sais c'est étrange.

Par contre j'ai un mal de crâne persistant et le nez sec comme avec la clim, merci l'altitude.

9h, beaucoup de gens hallucinent de me voir me balader seul sans guide à pied, quand je leur dis que je trouve cela plus sympa ils rigolent et me disent que j'ai bien raison et me souhaitent une bonne journée.

Après avoir traversé la ville vers le haut sur une artère principale (Ganderbal Rd) je rejoins la rivière au-dessus du Sha Hamden, c'est juste sublime, la vielle ville est en bois et briques rouges, et dès que tu te dis que tu as voyagé dans le temps jusqu'au moyen-âge un gars sort son portable. Mais 3 minutes plus tard tu en vois un autre accroupi devant une rigole d'égout à découvert sortir sa bite pour pisser.



Le truc le plus marrant vient de m’arriver, un gars d’une 20taine d’années en pull bleu turquoise et trop gominé me tape la discute, jusque là rien de plus normal, c’est sympa, il est avec un groupe de jeunes du même âge, je lui dis au revoir et quand je suis à une dizaine de mètres un vieux qui était derrière moi me crie : « Take him to the church right now, take him to the church, he want’s to marry you ! » en rigolant, le jeune est tout rouge et me sourit timidement, finalement être pédé c’est rigolo partout (peut-être pas en Iran en ce moment mais bon).

Au moment où j’écris cette anecdote un autre gars vient se poser à côté de moi, on discute et il me demande si avec son pote ils peuvent me suivre, je dis oui, il est plutôt mignon, mais un peu jeune genre on voit encore les traces d’acné, on se balade en discutant, il me dit être journaliste, il me présente des commerçants, au bout d’un moment il veut m’emmener vers un collège ou un truc du genre, je me dis qu’il y a arnaque sous gomina, je les salue donc en leur indiquant que je bouge vers le sud, il me dit au revoir et en me tenant la main avec les deux siennes me demande avec un regard insistant et un sourire enchanteur : « We say goodbye just friend ? » Je ne comprends pas de suite et dis « oui, des amis » et là quand je commence à partir il me dit « too bad » avec le même sourire. Le Cachemire, cet état indien musulman en guerre serait-il en fait un gros repère d’homos ? Ou alors j’étais dans gay street et je n’ai pas fait gaffe.

Quand je pense que j’ai cru tout ce temps quand les gens venaient me parler en me faisant des sourires, me regardaient avec intensité, ou gardaient ma main un peu trop longtemps dans la leur c’était par curiosité, en fait ils en voulaient à mon cul oui !

Bon plus sérieusement j’ai réalisé un peu trop tard qu’il était gay, je lui aurais bien pété le cul demandé comment ça se passe pour les gays ici. Il est 10h30 et la population dans les rues augmente avec la chaleur (qui est nettement plus supportable qu’à Delhi, il fait dans les 28 en journée et même plutôt froid la nuit, tout ce que j’aime).

La vielle ville est donc très belle, de-ci de-là on voit des maisons en ruines, un papy m’explique qu’une partie de la cité a été détruite par un tremblement de terre il y a 1 an environ. Et le sublime pont qui m’a fait venir à Srinagar (celui que j’avais posté en photo sur mon blog) a été détruit par un attentat terroriste il y a une dizaine d’années.



Il est 12h, je me pose au Moderne Vegetarian Paradise sur la croisette locale nommée Boulevard Road et qui longe le lac, j’y commande mon premier aloo palak (pomme de terre/purée d’épinard) en pensant d’une que ce post va être très long, de deux à Triple pique à qui il arrivait de chanter le refrain du duo de Beyonce et Shakira que je me chante quand on m’interpelle tous les 2 mètres en me disant « Shikara, Shikara ! » qui sont les petits bateaux pour se balader sur le lac, et de trois que ce carnet est mon meilleur ami pour ce voyage et que j’en suis bien content.

Ah oui je n’ai croisé aucun blanc pour l’instant.

*


Sieste interrompue par 3 Français qui débarquent à côté, ils sont étudiants en école de commerce à Lille et en échange pour 4 mois avec une université de New Delhi. On va faire un tour et demander des renseignements pour se rendre à Leh, l’ambiance est différente quand je me balade avec eux, moins zen, on se fait un resto puis on discute politique et économie jusqu’à minuit, un beau ramassis de conneries, un des gars essaie de légitimer les actions du gouvernement chinois et la guerre en Irak par des justifications économiques, bref, dommage qu’il n’y ait pas d’alcool ici.


vendredi 7 septembre 2007

La misère c'est dur quand même, ouais bah surtout pour eux hein...

 Pas facile de dormir dans une chambre sans fenêtre avec un ventilateur qui ne fais que brasser l'air chaud, on se réveille à 4h30, ma colloc de la nuit me quitte vers 5h. Je monte sur le toit, le temps est encore pluvieux mais c'est un délice d'avoir enfin de l'air, l'usuel pancake banane/miel à 45 Rs.

Sur le chemin de l'aéroport national, à chaque feu, tu as une femme avec son bébé, je pense que la plupart des touristes paient principalement pour être débarrassés de leur vue, mais quand tu regardes de plus près tu vois que la tache de sang sur le pansement entouré sur la tête du bébé à moitié nu et groggy par la chaleur ressemble plus à du jus de fruit rouge qu'à du sang coagulé, que la petite fille qui te montre son cuir chevelu a en fait de la purée séchée sur le crâne et ne secoue pas une fiole de médoc contre la lèpre mais de l'eau distillée pour lentilles de contact, et que finalement la culpabilité n'est pas bien utile vu que de toute façon tu ne lui donneras pas de thune, en partie parce qu'exposer son gamin comme ça aux pots d'échappement continuellement n'est pas super, qu'elle est plutôt pas mal et ferait mieux de faire la pute, que finalement entre l'ignorer et faire des coucou amusés au gamin tu as choisi, et que t'es pas Mère Teresa et ta pitié elle s'en fout bien.

Donc j'ai pris un autre billet pour Srinagar directement à l'aéroport sur Jetlite et ai l'air suffisamment décidé quand je marche dans la rue pour qu'on ne me fasse pas chier longtemps. Attention je ne fais pas une gueule de 6 pieds de long hein, j'ai choisi l'expression faciale détachée, rieur dans l'œil, et sûr de là où il va (même si ce n'est franchement pas le cas).

Pensant que j'allais galérer je suis bien sûr arrivé trop tôt à l'aéroport et ai maintenant 5h à attendre, en général tout est compliqué ici et prend des heures, bah pas cette fois.

J'écoute "Toxic" de Britney chanté par Mark Ronson en me demandant ce que je fous là, mais avec un grand sourire cette fois, ce voyage va être grandiose je le sens.

*


La vallée autour de Srinagar est sublime par le hublot de l'avion, des champs jaune vif et des forêts vert anglais, les toits des baraquements de l'aéroport sont peints de façon camouflage des mêmes couleurs, ça ressemble d'ailleurs davantage à une base militaire. A peine descendus on est encerclés par des militaires, ils sont partout pour nous rappeler que la ville est toujours en situation de guerre.

Bon le gars qui joue mon ami dans le taxi qui me conduit en ville est, malgré un ton posé, en train de me bourrer le mou pour que je dorme dans son houseboat, et il arrive à ses fins.



Je me plante sur la terrasse de ce monument du kitsch et regarde la vie s'écouler sur le Lac Dal, je finis par y faire un tour en Shikara, cette ville est féérique, enfin ce lac est féérique, j'ai hâte de voir le reste, pour l'instant je regarde les reflets du ciel qui s'assombrit doucement en écoutant Jérémie Rose.

Putain, pourquoi n'es-tu pas là...

jeudi 6 septembre 2007

Putain, qu'est-ce que je fous là.

 Je débarque enfin en Inde vers 6h du mat mais contrairement à ce que l'hôtesse d'accueil de Qatar Airways m'avait dit je peux m'asseoir sur le remplacement de mon billet pour Srinagar, ça me gâche un peu l'arrivée, j'essaie de zapper, je monte dans un taxi pour Connauht Place avec mon petit couple et une nana qu'ils viennent de croiser. Bizarrement, au lieu de me réconforter ça me soule d'être avec des gens et surtout à Delhi.

Il fait chaud, il fait moite, ça pue, tout le monde nous saute dessus dans la rue pour nous vendre un truc. Je m'isole sur le toit de l'hôtel passablement supportable dans lequel on a échoué dans Paharganj, qui s'est largement étendue depuis ma dernière visite, après avoir piétiné dans la boue pendant une bonne heure et manqué de se faire écraser une bonne centaine de fois.

J'ai envie d'être loin et surtout seul, et il n'est que 10 heures. (Chambre 300 Rs à 2 - Hare Krishna Guesthouse, pas le courage de négocier davantage).

Je passe l'après-midi entre le restaurant sur le toit (où j'étais déjà venu il y a 7 ans), un cybercafé pourri où je découvre que ça va être compliqué de blogger et d'envoyer des photos vu que les ordis sont trop vieux pour avoir une prise USB, la chambre où je dors un peu sous le ventilo, et réalise surtout que je n'aurais définitivement pas dû les suivre dans Paharganj. La tête des touristes ne me revient pas, tout le monde est trop bien habillé pour un voyage en Inde, moi y compris, je n'arrive pas à réserver un autre billet pour le nord, les gens sont agressifs, je n'ai qu'une envie c'est courir vite et loin. Merci Pheel pour ton bouquin (Vacances Indiennes de William Sutcliffe qui décrit exactement ce que je vis et me fait littéralement éclater de rire en le lisant. Mais à quoi les "routards" occupent-ils donc leurs journées ? Bah ils comatent l'air mélancolique sur leur lit en caleçon regardent tourner le ventilo et écrivent des merdes sur leur blog en papier en pensant être spirituels.

Premières impressions : j'ai envie de recommencer à fumer.

Ah oui, et j'ai vu mon premier cadavre aujourd'hui, youpi.


mercredi 5 septembre 2007

Le luxe c'est nul sans alcool.

 J'avais mis mon portable à sonner à 8h pour retrouver un couple de petits Français de 25 ans en lune de miel pour un gigantesque petit déjeuner au buffet à volonté.



On sort dans la ville, il doit faire 50 degrés, on peine au milieu des tours en chantier. Je demande notre chemin vers le seul truc à voir dans le coin j'ai nommé le mall "City Center" et le gars tout de blanc vêtu nous propose de nous y conduire dans son 4x4 Porsche Cayenne. Quand on lui dit qu'on est français il nous répond : « France is good, Sarkozy ! » en levant un pouce en l'air.

Le mall ressemble à un mall, avec une patinoire au centre, tout climatisé, avec son Starbuck et son Pizza Hut, normal quoi. Les allées sont vides, on s'achète un maillot de bain moche à 12 Qatars (3 euros) au Carrefour et retournons nous vautrer dans la piscine du 26ème étage de notre hôtel après avoir rapidement trempé un orteil dans la mer au bout d'un terrain vague coincé entre deux plages privées.



Lunch gargantuesque de tous les plats de la région, une armada de serveurs est là pour remplir d'eau minérale nos verres toutes les 3 secondes ou débarrasser notre assiette à peine finie. Ils sont pour la plupart d'origine asiatique.

Sieste. Retour dans le jacuzzi et le sauna où je passe l'aprèm. Heureusement que notre petit Français est joli pour les yeux parce que le luxe sans alcool c'est chiant. Et c'est dommage que l'on n’ait pas nos bagages restés à nous attendre à l'aéroport, là je glande dans ma chambre affalé sur le lit, entouré d'oreillers, à regarder Cartoon Network, je sens que la transition va être encore plus rude.

On sent ici que l'argent coule à flot, ils sont même en train de former un immense complexe au milieu de l'eau avec pelleteuses et pompes à eau. Mais la ville semble vide à part les hommes d'affaire je vois mal qui viendrait passer ses vacances ici.

Je me tripote sous la douche pour la deuxième fois aujourd'hui sous le pommeau géant qui te donne l'impression qu'une pluie tropicale te tombe dessus.



Dîner, taxi, aéroport, avion, Ocean 12, "Wanderlust" au moment où l'avion se pose, du Björk comme la première fois où je suis arrivé ici.


mardi 4 septembre 2007

We Prosper Together.

 J’arrive à CDG après une quasi nuit blanche, le check in est long, l’hôtesse me donne le dernier hublot disponible. Je grimpe dans l’avion, discute un peu avec ma camarade de siège et sombre dans un sommeil désagréable.



A Paris le vol a pris une demi-heure de retard, ce qui est plutôt raisonnable en soi, sauf quand ta correspondance pour Delhi part justement 30 minutes après l’atterrissage à Doha.

A l’aéroport les femmes ressemblent aux gardiennes de l’épice dans Dune, elles se déplacent avec grâce dans le hall désert, comme en lévitation dans leurs tchadors noirs, les hommes eux sont en tunique blanche, la décoration de l’aéroport-même est un dégradé de ces tons.

Après un peu d’attente on m’indique qu’il n’y a pas de vol avant demain soir, sommes donc conduits à travers la ville en plein chantier où s’étendent sur des palissades de gigantesques photos de Qataris tout fiers et des slogans du genre "We Prosper Together", vers le Movenpick Tower and Suites, un hôtel de luxe où je me retrouve dans une chambre double avec cuisinette et écran plat avec vue sur la baie.



Tous les bâtiments ont l’air neuf ou sont en construction, extrêmement modernes mais toujours dans l’esprit de la région.

Vers 1h du matin je me prends un bain et finis par une orgie d’oreillers devant Al Jazeera.


(Par contre je réalise en tapant ce message combien c’est agaçant d’écrire sur un clavier "qwerty", sans accents, correcteur, et sous un ventilo minable dans un cyber pourri de Delhi donc ça risque de ne pas se produire souvent. a+ !)

samedi 1 septembre 2007

Willkommen, Bienvenue, Welcome !

 Voici donc le blog qui va me servir de journal de bord pendant les 3 mois de mon voyage. Il a été trop compliqué d'écrire sur place dans les cyber cafés, j'ai donc noté sur papier mes impressions et les ai recopié à mon retour en postdaté.

J'avais prévu un parcours avant mon départ, pas définit, juste des endroits que j'avais envie de voir, et le trajet le plus logique pour ne pas perdre trop de temps.

Je voulais absolument voir ce pont à Srinagar (qui n'était plus là), Jaisalmer (grosse déception), Varanasi (magique), et le Ladakh (sublime).

J'ai pris un avion de Delhi à Srinagar (Cachemire) le 7 septembre, d'où je suis remonté en bus vers Leh (Ladakh), petit tour dans la Nubra vallée, avant de continuer la route vers le sud en traversant l'Himalaya. J'ai descendu les vallées de la Spiti, Kinnaur, Sangla (Himachal Pradesh) pour arriver à Shimla au début du mois d'octobre. Rishikesh, puis tour du Népal jusqu'à mis novembre. 1 semaine à Varanasi, ville magique, et une traversé de 2 jours jusqu'à Jaisalmer par Jodhpur avant de rentrer le 30 novembre.

Bonne lecture !

PS: cliquer sur les photos groupées pour les voir un peu plus grande.